Thomas Sankara : 26 ans et une tombe

16 octobre 2013

Thomas Sankara : 26 ans et une tombe

Le 15 octobre de chaque année, des Burkinabè, accompagnés par des habitants de la planète Terre, se rappellent à leur mémoire le décès du cinquième président du Burkina Faso, Thomas Sankara. On se recueille alors sur sa tombe, située dans un cimetière de la ville de Ouagadougou. Mais les étrangers qui effectuent le pèlerinage à Ouaga ont parfois les larmes aux yeux, à la vue de cette sépulture.

La tombe du président Thomas Sankara, le 12 octobre 2013 (Ph : Burkina 24)
La tombe du président Thomas Sankara, le 12 octobre 2013. Elle a été repeinte le 15 octobre 2013 (Ph : Burkina 24)

La tombe du Président  Thomas Sankara, l’homme de la Révolution burkinabè, présenté comme l’un des espoirs de l’indépendance réelle de l’Afrique (au même titre que Nkrumah), n’est pas des mieux soignées.

Placée dans un cimetière envahi par les ronces et les herbes folles, elle peine à prouver qu’elle abrite les restes d’un président de la République, élevé au rang de héros national. Sa stèle est en lambeaux (après le passage de deux profanateurs), pour ne citer qu’elle.

Affaire complexe

Plus d’un « pèlerins » s’est offusqué de cet état de fait. Mais ce n’est pas que les partisans burkinabè ne veulent pas donner une meilleure demeure à l’homme du « oser lutter, savoir vaincre« . L’affaire est plus complexe.

La veuve du défunt capitaine a en effet déposé une plainte en justice aux fins de savoir si réellement son époux était dans cette tombe. Car, la conviction est forte que le capitaine Thomas Sankara n’a pas été enterré au lieu indiqué.

En plus, comme l’indique Smockey, l’un des artistes engagés pour la cause de Thom’ Sank, « le gouvernement (burkinabè) fait tout pour nous rendre la tâche difficile« . Une tentative de réhabilitation de cette tombe, qu’il qualifie de « Monument », nécessite des autorisations.

Après le passage des profanateurs, une enquête a été ouverte et a abouti à la conclusion que c’était le fait d’un malade mental. Le Parquet a alors indiqué à ceux qui veulent réparer la tombe qu’il n’était « pas compétent » pour autoriser ces travaux.

Toutefois, l’espoir demeure. « On peut faire quelque chose, mais il faut le faire légalement, car le sujet est sensible« , indique l’artiste rappeur.

Zatibagnan

Avec Burkina 24

Depuis Ouaga

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