Quand l’huille glacée rencontre l’eau congelée

15 novembre 2013

Quand l’huille glacée rencontre l’eau congelée

On croirait rêver. Notre très cher président a rencontré son plus farouche opposant. A la télé, on était scotché aux images, curieux de savoir comment les deux hommes allaient se serrer la main. Mais on a été convaincu que, définitivement, l’hypocrisie est le domaine de prédilection des politiciens.

Blaise Compaoré (à droite) a rencontré son opposant Zéphirin Diabré le 14 novembre (Ph : B24)
Blaise Compaoré (à droite) a rencontré son opposant Zéphirin Diabré le 14 novembre (Ph : B24)

En principe, l’eau glacée et l’huile glacée se se mélangent pas. Les Burkinabè savent (et vous aussi) que l’opposant Zéphirin Diabré ( et ses autres collègues opposants) convoitent le fauteuil confortablement présidentiel de notre cher Président Blaise Compaoré, qui, lui, donne des signes de ne pas vouloir l’abandonner.

Lorsque deux hommes convoitent une même femme, la chose la moins conflictuelle qu’ils peuvent faire, c’est de ne pas se parler.

Mais le Blaiso et Zeph’ (comme on les appelle ici à Ouaga), se sont serrés la main, ont rigolé comme de vieux potes (mais en fait, ils l’étaient, puisque le deuxième a été ministre du commerce de l’autre) et ont bavardé comme si le deuxième ne vociférait pas quelques jours plus tôt que le premier « doit partir en 2015 ».

Nous ne sommes pas des boules de « fourra » !

Bon, on appelle ça la « démocratie », « l’esprit de la République » et « le sens du dialogue ». Mais moi je qualifie cela d’hypocrisie légalisée. Parce que l’eau et l’huile ne se mélangent pas quand elles sont glacées.

Ce qui m’embête c’est que ce sont les « gouvernés », les « administrés » qui pâtissent chaque fois de ce théâtre « démocratique ». La Côte d’Ivoire est un exemple parmi tant d’autres.

Là aussi, des eaux glacées et des huiles froides se sont rencontrées et serré la main avec des sourires de statuette aux lèvres. Gbagbo, ADO, Soro, Bédié (ils ont été potes, frères, amis, puis ennemis et vice-versa) ont joué à ce jeu au péril de la vie de milliers d’Ivoiriens.

Je reviens à Ouaga pour espérer que les politiciens ne vont pas nous rouler dans la farine de sang fraternel. On n’est pas des boules de fourra  (1) !

Qu’on soit clair ! Je ne dis pas que c’est pas bien que des adversaires se parlent ! Mais j’en ai marre de l’hypocrite règle qui veut qu’on arrête de s’entre-tuer, le temps qu’on soigne les blessés, pour aussitôt les ramener  se faire massacrer. Voilà !

1 – La boule de fourra est une sorte de gâteau de mil prisée à Ouaga. La rouler dans la farine est sa dernière phase de fabrication avant dégustation
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Commentaires

Boukari Ouédraogo
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Je suis tout à fait d'accord avec toi. Beaucoup trop d’hypocrisie. Les gens veulent souvent être opposés au Président du Faso et en même temps être son ami. J'espère que ces deux là ne le seront pas en cachette

zatibagnan
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Oui, mon cher ami. C'est ça qui m'inquiète.