zatibagnan

Au « maquis » et sans kalach !

A Ouaga, il y a des « maquis ». Mais pas le genre de « maquis » où l’on se cache avec des kalachnikov et des grenades explosives. Rassurez-vous !

Maquis song taaba
Un « maquis » à l’est de Ouaga. Celui-là invite à s’aimer ! (Ph : Zatibagnan)

Dans la capitale burkinabè, pas une rue sans « maquis ». C’est l’un des éléments essentiels du paysage de Ouagadougou. Mais avant de continuer, que veut dire « maquis » dans le contexte ouagalais ?

En vérité, sa définition n’est pas éloignée de celle de son ancêtre. Le « maquis » s’entend d’un lieu caché où se cachent un ou plusieurs individus pour échapper à une oppression et/ou pour préparer une riposte. A l’image de Kabila en RD Congo.

Au « maquis » de Ouagadougou, on se réfugie. Mais l’oppression n’est généralement pas un dictateur. Enfin ! Cela ne vaut pas pour certains « maquisards » qui se retrouvent dans ces « coins » pour fuir l’oppression de leur … femme à la maison ! Ils sont généralement nombreux !

Mais pas les seuls. Il y a aussi ceux-là qui se réfugient dans les « maquis » pour fuir leurs soucis. Et Dieu sait que le Ouagalais en a, des soucis.

Maquis le facilitateur
Les « maquis » ont souvent de l’humour. Celui-là porte l’un des qualificatifs du Chef d’Etat burkinabè ! A la différence qu’il facilite autre chose ! (Ph : zatibagnan)

A ceux-là, il faut ajouter les dragueurs et les dragueuses en quête d’âmes sœurs, tant pour le reste de la vie que pour le temps de se soulager … les poumons (les esprits droits, vous ne m’aurez pas !).

Enfin, on prend le « maquis » juste pour savourer une bouteille de bière bien transpirante. Et c’est la principale arme utilisée là-bas.

Il y a souvent des morts au « maquis » de Ouaga.

La plupart du temps,  ils sont saouls à mort, surpris par leur femme ou vidés du contenu de leur poche. Les seuls cadavres qui vont au cimetière sont les abonnés à la cirrhose du foie.

Voilà ! Maintenant, vous savez. Si vous venez à Ouaga et que vous ne prenez pas le « maquis », c’est que vous n’êtes certainement pas venus à Ouaga !

Zatibagnan

Depuis Ouaga


En savoir plus sur l’auteur

Je suis A. ZOURE.

Originaire du Burkina Faso, pays de Thomas Sankara.

AbdouJournaliste de profession, je suis un grand amateur de lettres et d’écriture.

Ce blog a deux objectifs :

– Raconter les choses de la vie quotidienne à Ouaga, les joies, les instants de tristesse, les situations de révolte et aussi celles de fierté.

– Vous donner à lire mes nouvelles, mes contes et mes romans, histoire qu’ils ne tiennent pas éternellement compagnie aux araignées de mon tiroir.

Je suis venu donner. En espérant recevoir. Car c’est ainsi, à mon avis, que l’humanité a résisté aux assauts du Temps.

A tout à l’heure donc !

Avec toute la chaleur humaine !

Abdou

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Bonjour depuis Ouaga !


Il fabrique des chaises avec des pièces de motos

J’ai été émerveillé par son génie créateur. Avec des pièces de moto usagers, il a réussi à fabriquer des chaises confortables et esthétiques.

Voilà une chaise pas comme les autres ! (Ph : Zatibagnan)
Voilà une chaise pas comme les autres ! (Ph : Zatibagnan)

Son nom, c’est Issaka Tarbagdo et il habite à Ouagadougou. Son travail, c’est artisan. Mais il refuse cette appellation.

« Je suis artiste », m’a-t-il dit. Et les objets qu’il expose au bord de l’Echangeur de l’Est de Ouagadougou (dans le quartier Wayalguin), il les nomme « mes créations ».

Ce sont des œuvres d’art, pour lui. Et il n’a pas tort, même si ces objets sont plutôt utilitaires.

Mais il faut voir les matériaux utilisés pour les confectionner pour être plus émerveillé.

 

Veuillez entrer dans mon salon ! (Zatibagnan)
Veuillez entrer dans mon salon ! (Ph : Zatibagnan)

Prenons cette chaise, qui mérite de figurer derrière le bureau d’un grand directeur général. Il lui  a fallu deux pneus, des amortisseurs de motos, des fourches  de mobylette et un moyeu de roue.

Avec ensuite un savant assemblage, il a soudé l’ensemble pour donner un objet fini confortable aux fesses (sans vouloir vous offenser !) et au dos et présentable à la vue.

D’autres objets sont fabriqués avec le même procédé : des guéridons, des tables, un salon complet.

Mais ce qui m’a surtout plu, c’est ce vélo d’appartement fait à partir de la charpente d’une bicyclette dégantée et immobilisée ! Comme quoi, on peut mener une vie de bourgeois (pour nous à Ouaga, faire du vélo dans une salle, c’est qu’on n’a plus de problèmes pour joindre les deux bouts) !

Vélo d'appartement
Tarbagdo sur son vélo d’appartement (Ph : Zatibagnan)

Ce qui manque à notre artiste de l’Echangeur de l’Est, c’est un atelier. J’espère qu’il l’aura. A condition qu’on paye ses objets sui generis et que le ministère de la Culture y jette un coup d’œil !

Zatibagnan

Depuis Ouaga


Thomas Sankara : 26 ans et une tombe

Le 15 octobre de chaque année, des Burkinabè, accompagnés par des habitants de la planète Terre, se rappellent à leur mémoire le décès du cinquième président du Burkina Faso, Thomas Sankara. On se recueille alors sur sa tombe, située dans un cimetière de la ville de Ouagadougou. Mais les étrangers qui effectuent le pèlerinage à Ouaga ont parfois les larmes aux yeux, à la vue de cette sépulture.

La tombe du président Thomas Sankara, le 12 octobre 2013 (Ph : Burkina 24)
La tombe du président Thomas Sankara, le 12 octobre 2013. Elle a été repeinte le 15 octobre 2013 (Ph : Burkina 24)

La tombe du Président  Thomas Sankara, l’homme de la Révolution burkinabè, présenté comme l’un des espoirs de l’indépendance réelle de l’Afrique (au même titre que Nkrumah), n’est pas des mieux soignées.

Placée dans un cimetière envahi par les ronces et les herbes folles, elle peine à prouver qu’elle abrite les restes d’un président de la République, élevé au rang de héros national. Sa stèle est en lambeaux (après le passage de deux profanateurs), pour ne citer qu’elle.

Affaire complexe

Plus d’un « pèlerins » s’est offusqué de cet état de fait. Mais ce n’est pas que les partisans burkinabè ne veulent pas donner une meilleure demeure à l’homme du « oser lutter, savoir vaincre« . L’affaire est plus complexe.

La veuve du défunt capitaine a en effet déposé une plainte en justice aux fins de savoir si réellement son époux était dans cette tombe. Car, la conviction est forte que le capitaine Thomas Sankara n’a pas été enterré au lieu indiqué.

En plus, comme l’indique Smockey, l’un des artistes engagés pour la cause de Thom’ Sank, « le gouvernement (burkinabè) fait tout pour nous rendre la tâche difficile« . Une tentative de réhabilitation de cette tombe, qu’il qualifie de « Monument », nécessite des autorisations.

Après le passage des profanateurs, une enquête a été ouverte et a abouti à la conclusion que c’était le fait d’un malade mental. Le Parquet a alors indiqué à ceux qui veulent réparer la tombe qu’il n’était « pas compétent » pour autoriser ces travaux.

Toutefois, l’espoir demeure. « On peut faire quelque chose, mais il faut le faire légalement, car le sujet est sensible« , indique l’artiste rappeur.

Zatibagnan

Avec Burkina 24

Depuis Ouaga


Zatibagnan et les sorcières mangeuses d’âmes : Deuxième épisode

Le début de cette histoire ? Cliquez ici !

Le  buffle  ouvrit  largement  sa gueule :

– C’est  moi  la  maman  du  bébé ! T’a-t-il  dit  que  lorsqu’il  pleure  c’est  sa  tétée  il  demande ?

 La  créature  se  dressa sur  ses  pattes  arrières, dominant  Wanganhoba  qui  s’écroula, ferma  les  yeux  et  attendant  tout, sauf  le silence qui  suivit  sa  chute. Il  ouvrit  lentement  les  yeux : rien.

Quelque part à Ouaga (Ph : Depuis Ouaga)
Quelque part à Ouaga (Ph : Depuis Ouaga)

Sauf  les  buissons, le  soleil  et  le  chant  des  oiseaux.

– Qu’est-ce  qui m’arrive ? Pourtant  j’ai bien  mangé  ce  matin ! Et  ce  bébé, qui  est  sa  mère ?
 
– Stupide  gros  rhinocéros ! Tu ne  vois  pas que  ma  mère  ne  veut  plus  me  voir ?

Wanganhoba  se  retourna, s’attendant  à  voir  encore    une  créature incroyable. Mais  encore  rien. C’est  incompréhensible. Pourtant  la  voix  venait  de  derrière  lui.

C’est  à  ce  moment  que  ses  yeux  retombèrent  sur  le bébé. Et là, son  cœur  fit un  bond prodigieux  dans  sa  poitrine : sur  la  tête  du  bébé, de chaque côté, des  cornes !

Wanganhoba  recula instinctivement, les  yeux  fixés  sur le  bébé diabolique.  Il  trébucha  sur  une  pierre  et  le  voilà  encore à  terre. Lorsqu’il  se  releva, prêt à  courir, le  bébé  se  mit  à pleurer  et … ses  cornes  avaient  disparu.

La perplexité de Wanganhoba gagna des kilogrammes. Mais  il  n’avait  pourtant  pas  rêvé. Quelqu’un  avait  parlé  et  ce  bébé  avait  à  l’instant  des  cornes. Il  secoua  la  tête  et se  frotta  les  yeux.

Ou alors  quelqu’un  cherchait à  lui jouer  des  tours. Il  pensa  soudain à  la fille qu’il  venait  retrouver : elle  aimait  faire  des  farces.

– Worokia ! Tu  es  là, je suis  sûr ! Sors  de ta  cachette  et  arrête  tes  plaisanteries. Viens  plutôt  m’aider. J’ai  un petit problème,  chérie !

 – Hippopotame ridicule, tu  crois  vraiment  qu’une  fille  aussi  belle  va  s’intéresser  à  toi ?

Cette  fois-ci, Wanganhoba  était  sûr. La  voix  venait  juste  de  derrière  lui. Et  c’est  la  voix  de  Worokia. Il  se retourna, s’apprêtant  à  lui dire  ses  vérités  sur  ce  qu’il  pensait  de  ses  farces.

Mais  son  cœur  faillit fuir  de  sa  poitrine  et  décoller  vers la  lune : le  bébé  était  debout  sur  ses  jambes  et  souriait largement, dévoilant  une  rangée  impeccable de  dents.

La suite est à suivre la semaine prochaine !


La « bonne » était une gangster

Rakonré était un célibataire endurci. Il se méfiait des femmes. Sa philosophie était simple. On trouve dans le célibat tout ce qu’on peut trouver dans le mariage.

Sauf, faire  des courses à vous user  les souliers, la rate et la poche pour les fiançailles et ce foutu mariage. Sauf ces beaux-parents, pas du tout beaux,  à nourrir.

Sauf  ces regards bizarres et matinaux pour le nansongo. Et sauf surtout ces maisons saccagées et pillées lors des quasi inévitables divorces. Rakonré avait du mal à admettre qu’une bonne dame rafle comme un cyclone cupide tout ce qu’il avait mis tant de temps et de râles à acquérir.

(Ph : canaille-le-rouge.over-blog.com)
(Ph : canaille-le-rouge.over-blog.com)

Donc, vive le célibat !

Il peut draguer autant de femmes qu’il veut. Rentrer à l’heure qu’il veut sans buter sur de drôles de bouches allongées. Pas de  bruit d’enfants impolis pour vous interrompre une sieste.

Mais  Rakonré avait  des enfants. Grand manager, il avait réussi à avoir au moins un garnement dans les bras d’une bonne dame à chaque recoin de la ville. Donc, père de famille mais célibataire.

Rakonré vivait ainsi seul dans sa maison.

Mais voilà qu’il obtient une promotion dans son entreprise. Son travail lui prit beaucoup plus de temps. Sa maison, faute d’entretien, devint alors comme une salle de danse pour ânes, porcs et vautours.

L’idée d’une épouse le rebutant, il dut prendre une bonne.

C’est là qu’intervient Pougwenga, une jeune fille qui dit atterrir du village, calme, timide, pudique, empruntée : la fille naïve et broussarde par excellence. Elle travailla comme une machine.

La maison de Rakonré brillait. Et celui-ci décida de mettre définitivement sur sa pièce d’identité : célibataire indécrottable.  Et les jours s’écoulèrent pour devenir deux mois.

Le troisième mois, Rakonré ne trouva personne pour lui ouvrir le portail. Aucune poule ne l’accueillit non plus à la porte de sa maison. Dès qu’il y entra, ses yeux virent des étoiles et la lune devant la clarté et le vide de son salon.

Ce dernier était impeccable. Mais aussi nu que le derrière de l’ancêtre Adam le jour où il débarqua sur terre.

Les chambres, la cuisine, les douches, les W.C : propres et sans meubles. Il demanda aux voisins qui répondirent :

– C’est votre femme qui les a ramassés. Elle a dit que vous déménagiez.
– Quelle femme ?
– Pougwenga. Elle a montré sa bague de mariage aux voisines. Vous vous êtes mariés en France, n’est-ce pas ? Walaï ! Votre femme a de l’allure dè ! Avec ses bazin et tout et tout ! Mais pourquoi nous demandez-vous tout ça ?
 

Rakonré n’écoutait plus. Ses dents  grinçaient   :

– Je vais la tuer…Cette gangster… Je vais la tuer…
 

Comme quoi, aucune situation n’est sans inconvénient.

Warpaga


Football, guerre « light »

Le sport est beau. Le football est magnifique. Il a le don d’unir. Mais parfois, il peut s’avérer un dangereux  diviseur. Pour preuve, le match Burkina#Algérie, comptant pour les barrages au Mondial 2014, a livré de ces spectacles qu’on n’aime vraiment pas voir.

Le Stade du 4-Août, le 12 octobre 2013 (Ph: Burkina 24)
Le Stade du 4-Août, le 12 octobre 2013 (Ph: Burkina 24)

Samedi 12 octobre 2013. Au Stade du 4-Août, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, les Etalons accueillent les Fennecs d’Algérie. Les supporters burkinabè accueillent également 1 500 supporters algériens. En principe, les différents hourras des deux camps devraient être lancés dans la bonne humeur et la tolérance de l’autre.

Mais que nenni ! Des supporters  des deux camps se sont lancés des projectiles, au lieu d’utiliser cette énergie pour haranguer leurs joueurs respectifs.

Sur les réseaux sociaux (à la fin du match, le Burkina a battu l’Algérie 3-2), les choses ont dégénéré.

Accusant un arbitrage qui était en leur défaveur, des supporters algériens se sont carrément déchaîné sur la page Facebook de certains médias contre leurs adversaires, utilisant des mots qui passeraient difficilement, même dans une salace plaisanterie entre vieux potes, et flirtant dangereusement avec les épines du racisme.

Enfin, cette image insolite passée sur une télé burkinabè, accusant une télévision algérienne d’avoir retransmis le match « en toute illégalité ».

Les faits sont là et mettent un peu mal à l’aise quand on se rend compte que finalement, ces hommes et ces femmes ne se tiraillent que pour un jeu. Il est vrai que le football est devenu de nos jours si mercantile qu’il en perd de son attractivité artistique.

Mais il y a assez de causes de guerres meurtrières inutiles dans ce monde pour qu’on rajoute le football.

Ce sport est une façon édulcorée de faire la guerre entre différents pays (bannières, drapeaux, équipes qui ressemblent tant à des militaires).

Il serait bien qu’il reste tel qu’il est : une guerre « light« . 

Zatibagnan

Depuis Ouaga


Mondial 2014 : Allah a chaud !

Le 12 octobre prochain, le Burkina rencontre l’Algérie pour jouer au ballon à Ouaga, au Stade du 4-Août, histoire de savoir qui ira au Brésil jouer la Coupe du Monde 2014. Un tour sur Facebook et les médias en ligne montre que le Tout-Puissant Allah aura (ou a déjà) fort à faire !

C'est là, au Stade du 4-Août à Ouaga, que Allah donnera son verdict le 12 octobre prochain (Ph : www.maracanafoot.com )
C’est là, au Stade du 4-Août à Ouaga, que Allah donnera son verdict le 12 octobre prochain (Ph : www.maracanafoot.com )

Que ce soit sur les sites algériens ou burkinabè, le mot de passe est le même : « Inch’Allah (dans toutes les orthographes possibles, NDLR), on va gagner !« 

Parce qu’en effet, si chacun des deux camps de supporters croit dur comme gésier d’autruche en acier que son équipe a toutes les qualités techniques, physiques (continuez) pour battre à plate couture et recto-verso son adversaire, tout le monde termine sa tirade pleine de conviction par, « S’il plaît à Dieu », « à condition qu’on prie », « si Dieu est derrière nous », etc.

Bon, il est vrai que tous ne comptent pas forcément sur le Trés-Haut (certains de mes compatriotes burkinabè croient en la force des ancêtres).

Malgré cela, je trouve que le Créateur aura fort à faire avec toute cette pluie de demandes, de souhaits, de prières, de suppliques qui tombe sur son Palais.

Mais comme d’habitude, il y aura toujours un épilogue : « les voies du Seigneur sont impénétrables ». Et … gare aux entraîneurs et joueurs incompétents qui n’auront pas su se munir des bonnes torches !!!

Zatibagnan

Depuis Ouaga


Quand il pleut, Ouaga pleure !

Ouaga la belle ! Elle est très belle, en général. Mais elle a un défaut : quand il ne pleut pas, elle s’assèche et devient poussiéreuse. Mais quand il pleut, elle pleure. Cap sur ce dernier trait de caractère !

Une grande rue de Ouaga, dans le quartier Karpaala, le 11 juillet 2013  (Ph : Zatibagnan)
Une grande rue de Ouaga, dans le quartier Karpaala, le 11 juillet 2013 (Ph : Zatibagnan)

Au mois de juillet et août, Ouaga devient la mère des bourbiers. Enfin ! Une partie de Ouaga ! Parce que ce qu’on appelle « Ouaga 2000 » et « Zone du Bois », eux sont des parties de la capitale burkinabè qui sont propres de boue et d’eau, quelle que soit la quantité d’eau qui  tombe du ciel.

Malheureusement, pour les autres quartiers, c’est pas pareil. Dassasgho, Dapoya (c’est le last là-bas), Tampouy, Tanghin, Karpaala, Patte d’Oie (etc.)  sont les quartiers où il ne fait pas bon mettre les pieds pendant la saison pluvieuse (elle dure trois à cinq mois).

La saison des pluie annonce aussi la saison de la boue. Après la pluie, au quartier 1200 logements, le 8 juillet 2013 (Ph : Zatibagnan)
La saison des pluies annonce aussi la saison de la boue. Après la pluie, au quartier 1200 logements, le 8 juillet 2013 (Ph : Zatibagnan)

Les rues, sans macadam et mal entretenues, deviennent impraticables, gorgées d’eau et de boue, à la grande joie des moustiques qui vont s’activer joyeusement dans leurs usines à germes paludéens (ce mal tue plus que le SIDA au Faso).

Ce qui est déplorable, c’est que pendant que ces rues, parfois des avenues, cherchent juste un caterpillar pour leur raffermir leur texture (en vain), d’autres, qui ne voient pas une mouche se poser sur elles, brillent de mille feux. Inutilement.

C’est le cas de nombreuses rues de « Ouaga 2000 » qui sont très jolies et bien « macadamisées » mais voient rarement des passants les admirer avec leurs pneus.

C’est dommage. Mais ainsi va la vie à Ouaga !

Zatibagnan

Depuis Ouaga


Il drague sa grand-mère

La galère, la vie chère et le chômage ont fait que de nouveaux travaux sont nés. Parmi eux, celui qui consiste à chercher comme un rapace des mamans et des grands-mères qui ne savent pas quoi faire de leurs sous pour les plumer.

FacebookVous avez deviné ? C’est bien ça ! C’est bien des gigolos dont je parle. Je ne juge pas. Je ne voudrais pas concurrencer Dieu. Je constate comme j’ai constaté cette histoire.

Yonkwin est  un jeune homme beau comme un dieu et musclé comme un hercule. Face à la menace de la galère, il a prêté serment il y a un an de traquer et de séduire sans merci les riches mamans et grands-mères des autres.

Ses armes ? Internet et les boîtes de nuit. Et il réussit. Du jour au lendemain, il quitta ses pantalons sans fesse et ses chemises sans dos pour des vêtements « griffés » ! Ses poches sont parfumées par l’odeur de l’argent.

Mais un jour, il rencontra une belle vieille maman sur le net. Elle lui assura que son compte en banque ronflait comme un hippopotame et que son corps avait besoin de la vigueur d’un jeune rhinocéros. En deux temps un clic, le rendez-vous fut « calé ».

22 heures. Dans l’atmosphère tamisée du « Zimpoupoum night club », Yonkwin attendait avec fébrilité sa proie. La voilà ! Il l’a tout de suite reconnue car elle portait des vêtements « mot de passe.» Yonkwin se leva et l’accueillit. Elle portait un voile. Vite, notre jeune premier déroula le grand jeu :

– Vous êtes si  belle. Votre peau est douce et tendue comme celle d’un bébé. Je promets de vous faire vibrer comme le vibreur du téléphone de Barack Obama…

Yonkwin était sur sa lancée. Mais il ne vit pas que dès ses premières paroles, l’objet de sa séduction avait fait un bond en arrière. Mais Yonkwin était toujours sur sa lancée :

– Vous êtes une vieille peau que je vais rajeunir…

– Salaud ! Qui est ta vieille peau ?

Yonkwin redescendit à terre avec la vitesse d’un TGV.

– Impoli ! C’est ça ton import-export là ?

Yonkwin n’en croyait pas ses oreilles et ses yeux.

– Mais, grand-mère, que fais-tu ici ?

En attendant que la grand-mère réponde à la question, retenez que tous les moyens ne sont pas bons pour soigner la galère. Sinon, on risquerait de transformer ses aïeux en  éponges.

Warpaga